- Séance du lundi 15 juillet 1793, au matin
- Séance du lundi 15 juillet 1793, au soir
- Séance du mardi 16 juillet 1793
- Séance du mercredi 17 juillet 1793
- Séance du jeudi 18 juillet 1793
- Séance du vendredi 19 juillet 1793
- Séance du samedi 20 juillet 1793
- Séance du dimanche 21 juillet 1793
- Séance du lundi 22 juillet 1798
- Séance du mardi 23 juillet 1793
- Séance du mercredi 24 juillet 1793
- Séance du jeudi 25 juillet 1793, au matin
- Séance du jeudi 25: juillet 1793, au soir
- Séance du vendredi 26 juillet 1793
- Séance du samedi 27 juillet 1793
- Séance du dimanche 28 juillet 1793
- Séance du lundi 29 juillet 1793
[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [19 juillet 1793.]
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Les ennemis de la Révolution et de la liberté publient que les mouvements qui se sont fait sentir dans la République, la révolte de plusieurs corps administratifs, n'ont été que la suite du décret du 2 juin : l'insurrection morale du département de Paris, du 31 mai, peut-elle avoir allumé la guerre civile qui a éclaté à Lyon le 29 mai 1 Peut-elle avoir préparé ces scènes barbares qui ont affligé l'humanité à Marseille dans les mois d'avril et de mai, et qui ont presque éteint le sentiment de la liberté, cette coalition d'administrateurs qui parcouraient la France dans le mois de mai ; ces plans de fédéralisme concertés, et la convocation d'une assemblée de tyrans et d'esclaves dans la ville de Bourges?
L'insurrection du département de Paris a prévenu l'accomplissement des^ desseins des conspirateurs,N comme la Révolution du
10 août a préservé la France du joug des despotes coalisés.- v
La postérité impartiale examinera ce qu'ont fait, depuis le 2 juin, les représentants du peuple restés à le,ur poste et fidèles à leur devoir. Elle comparera leur conduite et celle des 32 membres frappés du décret du 2 juin.
La France n'avait pu pendant huit mois obtenir une Constitution de ses représentants. Elle était én guerre avec toutes les puissances de' l'Europe. Les séances de la Convention nationale étaient sans intérêt, sans utilité pour la patrie. Le parti qui dominait n'était occupé que de ligues, de factions, de complots : il divisait le peuple ; il corrompait les administrations ; il soutenait les rebelles ; il entretenait l'esprit de révolte ;
11 provoquait la dissolution de la Convention nationale.
Depuis le 2 juin la Conveation a mérité par l'intérêt de ses séances, par ses travaux, par ses discussions, de fixer l'attention de tous les Français. Elle a enfin donné une Constitution telle que tous les peuples pourraient la désirer. Cette Constitution a été l'ouvrage de quinze jours, et passera pour le chef-d'œuvre de la raison et de l'humanité.
On portera ses regards sur la conduite des députés exclus des séances de-la Convention nationale. On se demandera ce qu'ils ont fait depuis le 2 juin.
Ils ont trompé leurs gardes et pris la fuite. Brissot, muni d'un passeport sous un nom supposé, allait à Lyon soutenir et rassurer le gouvernement tyrannique qui s'y est établi dans le mojs de mai, lorsqu'il a é£é arrêté a Moulins.
Buzot, Lesage, Louvet, Gorsas et plusieurs de îeurs complices se sont rendus à Caen. Wimpfen, général de l'armée des côtes de la Manche, s'est déclaré pour eux. Us ont fait proclamer la guerre civile dans les départements du Calvados et de l'Eure. Us négocient avec les administrateurs de plusieurs départements, pour propager le feu de la guerre civile.
Us font menacer d'exécutions militaires les "communes qui refusent d'entrer dans leur coalition. Ils font enlever les caisses nationales pour satisfaire à leurs dépenses et payer les troupes qu'ils font marcher contre les communes.
Us ont dit qu'ils voulaient fonder la liberté publique. Us portent la terreur et l'effroi dans les villes et les campagnes. Ont-ils
consulté le vœu du peuple ? est-ce pour la liberté qu'ils sont armés ? Lorsque des communes émettent le vœu, de ne donner passage à aucune force armée, de ne prendre part à aucune hostilité, ils font intimer leurs ordres souverains par des baïonnettes et par des pièces d'artillerie.
Wimpfen a relevé publiquement le secret de cette conspiration. Nous_ irons, a-t-il dit aux agens du Conseil exécutif, nous réunir à l'armée de la Vendée. Pour exécuter ce dessein, il avait déjà l'ordre de rappeler un bataillon du Calvados qui allait combattre les rebelles. La moitié de ce bataillon, retenue par le devoir et l'amour de la patrie, a suivi sa route ; l'autre moitié, entraînée par son commandant, est revenue sur ses pas.
La nation légalement convoquée va se réunir en assemblées primaires ; elle va juger ses représentants : ceux qui sont restés à leur poste lui présentent une Constitution qui assurera son bonheur, la sûreté des personnes et des propriétés, et la stabilité du gouvernement. Les autres apportent la guerre civile.
Les Français vont se rappeler que ceux qui gouvernent Marseille ont refusé d'envoyer au secours de Bellegarde de généreux citoyens qu'ils égarent et qu'ils font marcher sur les bords du Rhône ; que Lyon a refusé de laisser partir l'artillerie et les convois militaires destinés à l'armée des Pyrénées-Orientales ; que les brigands renfermés à Caen font arrêter les subsistances militaires, et se sont emparés des caisses des payeurs des armées ; que ceux qui nous ont mis en guerre avec toute l'Europe, s'efforcent de livrer aux puissances alliées, ou de faire périr 600,000 Français qui couvrent nos frontières. Ils sauront que la Constitution peut seule fonder la République et la liberté, donner un gouvernement et une administration centrale assez puissante, assez active pour diriger la force publique, et pourvoir aux besoins des armées. Ils sauront que la Constitution acceptée, l'ordre rétabli dans l'intérieur, la discipline affermie dans les armées, la victoire nous conduira à la paix.
R. Lindet.
CONTENTION NATIONALE Séance du vendredi 19 juillet 1793.
présidence de jean-bon-saint-andré,
Président.
La séance est ouverte à 9 heures 1/2.
Un membre du bureau de VAssemblée (1) observe que Julien, l'un des secrétaires, est malade ; il demande qu'un des anciens secrétaires le remplace pendant sa maladie.
(La Convention nationale décrète que, durant la maladie de Julien, Pierre-Antoine Laloy, ancien secrétaire, en fera les fonctions.)
(1) Procès-verbaux de la Convention, tome 16, p. 299.