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RAPPORT
fait
AU NOM DU COMITÉ D'AGRICULTURE ET m COMMERCE
sur le
CASAI, SOUTERRAIN, DIT DE LA PICARDIE, Par M. PONCIN,
Député du Quesnoy. (Imprimé par ordre de l'Assemblée nationale.)
Messieurs,
Considérez les communications qu'établissent les navigations de la Loire, de l'Yonne, de la Seine, de la Marne, de l'Oise, de l'Aisne et de la Somme, et les divers canaux qui correspondent à ces différentes rivières, et vous ne balancerez pas à déterminer leur jonction avec les navigations des départements du Nord et du Pas-de-Calais, des Pays-Bas autrichiens et des Provinces-Unies. Un seul point les sépare ; coupez-le et vous aurez établi la plus intéressante navigation intérieure dans l'Empire français : vous aurez uni Amsterdam, Paris, Rouen èt Nantes.
Le projet de faire disparaître les obstacles qui s'opposaient à cette communication a été longtemps examiné, réfléchi, discuté. Le tracé, préparé par M. de Vie, fameux ingénieur militaire, a été vérifié par le célèbre Laurent; il en démontra la possibilité; l'exécution en fut ordonnée par les articles 1 et 8 de l'arrêt du conseil du 24 février 1769 (1). Par cet arrêt, les travaux furent divisés en deux parties ; la première contient la prolongation du canal depuis Saint-Quentin jusqu'à Bantheuil ; la seconde comprend les travaux depuis Bantheuil jusqu'à Valenciennes par l'Escaut, et jusqu'à Douai par la Sensée, qui se jette dans l'Escaut à Bouchain.
La navigation est établie, depuis plusieurs années, de Valenciennes à Cambrai. Elle est ouverte entre Cambrai et Bantheuil, d'après votre décret du 3 juillet 1790; et entre Douai et Bouchain, par votre décret du 16 juin 1791.
(1) Voyez les pièces justificatives, n* I, ci-après pag« 68.
Les travaux de la première partie, qui font l'objet du rapport qui vous est soumis, se subdivisent :
1° En un canal à ciel ouvert, depuis Saint-Quentin jusqu'au Tronquoy, long de 4,573 toises ;
2° En un canal souterrain de 7,020 toises, depuis Tronquoy jusqu'à Vendville;
3® En un canal à ciel ouvert, depuis Vendville jusqu'à Cambrai, dont 1,294 toises sont sur le département de l'Aisne, et le surplus sur le département du Nord.
La communication souterraine a été ouverte en 1769, et continuée jusqu'en 1775, que M. Tur-got en ordonna l'interruption, quoiqu'il y eût à cette époque une dépense faite d'environ 1 million.
Les départements de l'Aisne et du Nord^ les districts ae Saint-Quentin et Cambrai, les municipalités de ces deux villes, les chambres de commerce de Valenciennes et de Saint-Quentin sollicitent vivement la reprise et l'achèvement des travaux.
Ordonnera-t-on la prolongation du canal souterrain depuis le Tronquoy jusqu'à Vendville, conformément à l'article 1er de l'arrêt du conseil de 1769? tel est le point à juger.
Examinons d'abord s'il est convenable d'établir un rapport direct entre Nantes, Rouen et Amsterdam, par une navigation intérieure qui traverse Paris.
Proposer une pareille question, c'est la résoudre. Il est impossible de ne pas reconnaître tous les avantages d'une communication qui joindra la navigation d'une grande partie du royaume à celle de la Flandre autrichienne et de la Hollande.
Si l'on n'eût pas suspendu en 1775, par l'en-